Microsoft donne un style à Word 2007

Publié le Mis à jour le

Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous invite à tester la future mouture de Microsoft Office, dont la version 2007 est d’ores et déjà téléchargeable (gratuitement !) en beta 2 (la sortie officielle est annoncée pour la fin de l’année). Vous constaterez que Microsoft a repensé totalement l’interface graphique : exit les traditionnels menus, place dorénavant au «ruban», un nouveau concept à mi-chemin entre la barre d’outils et les onglets.

L’avenir dira si cette mini-révolution dans le domaine de l’ergonomie perdurera – pour ma part j’avoue avoir été plutôt séduit au premier abord.

Mais allons un peu plus loin. Je vous propose de saisir quelques phrases dans Word 2007. Allons-y : «Hello Word !» (notez l’ajout automatique de l’espace entre word et le point d’exclamation, utile pour ceux qui ont du mal avec les règles typographiques…). Un petit retour à la ligne, et une nouvelle phrase : «Bonjour Word !».

Vous n’avez rien remarqué ? Et pourtant, vous avez sous les yeux ce que je considère comme la principale révolution du nouveau Word. J’ai bien dit «un petit retour à la ligne», et pas deux. Or vous constaterez de vous-même que Word a automatiquement inséré un espacement entre mes paragraphes. Et alors ? me direz-vous. Alors, c’est le signe le plus ostensible de la nouvelle politique de Microsoft quant à l’utilisation des styles. Jusqu’à présent, on pouvait considérer que 99,9% des utilisateurs de Word ignoraient jusqu’à l’existence des styles de mise en forme. Un titre ? Gras, police 18pt et le tour est joué. Un nouveau paragraphe ? Quelques retours à la ligne et on n’en parle plus.

C’est que l’utilisation des styles n’était pas vraiment facilitée dans les premières versions de Word[Contrairement à [OpenOffice.org, qui a dès l’origine favorisé l’utilisation des styles, notamment par le biais de son «styliste» ; mais son taux de pénétration reste encore très modeste aujourd’hui.]]. Et comme les vieilles habitudes sont les plus tenaces… Conséquence la plus visible : la grande majorité des documents Word existants souffre d’un gros défaut d’homogénéité (écart variable entre les paragraphes, titres de tailles et de polices différentes, etc.). Mais l’aspect «visible» n’est pas le plus gênant. Une exigence qui revient souvent dans les projets de gestion de contenu est la possibilité de contribuer directement depuis Word. Or cela n’est envisageable que si les documents sont structurés (ou alors ne parlons plus de gestion de contenu…), ce qui se fait au moyen des styles (titre, sous-titre, paragraphes, etc.). Ce problème se pose plus généralement dès que l’on souhaite réutiliser des contenus dans un autre contexte (site web, flux RSS, newsletter…)[Il s’agit en réalité d’ajouter une sémantique aux contenus afin de pouvoir automatiser les traitements. Cela rejoint une problématique plus vaste qui a fait l’objet d’une [récente chronique.]]. Dans 99,9% des cas, nous répondons donc à nos clients que ce n’est pas possible.

Mais la révolution est en cours : dans Word 2007, les styles sont réellement mis en avant. Je vous ai parlé de l’écart entre les paragraphes (qui va faire prendre conscience aux utilisateurs que la mise en forme peut être définie une fois pour toutes, quel confort !), mais jetez donc un coup d’oeil au «ruban» : près de la moitié de l’espace est consacré aux styles. De plus, il suffit de passer la souris au-dessus d’un style pour voir le rendu en direct dans le document. C’est le genre de petite touche qui va insensiblement éduquer les utilisateurs. Alors, la contribution directement depuis Word, bientôt une réalité[C’est même une cible avouée de Word 2007, qui propose un modèle particulier de type «blog» destiné à publier directement sur son blog (voir à ce sujet l’article en anglais de [Joe Friend).]] ?


  • Bureautique

  • Editeurs

  • Ergonomie

  • Microsoft