Blend Web Mix 2016 : Clever Age y était (jour 1)

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Les 2 et 3 novembre derniers avait lieu Blend Web Mix, « les 2 jours les + web de l’année » d’après l’organisation.
Cette conférence lyonnaise rassemble de plus en plus de monde, 1800 personnes cette année sur les 2 journées.

Blend Web Mix propose deux jours de workshops, ateliers, conférences et rencontres qui s’adressent à des publics variés qui font vivre l’écosystème web : entrepreneurs, business développeurs, recruteurs, investisseurs, designers, développeurs, formateurs…

Nous allons traiter dans ce billet que la 1ère journée de conférences. Un autre billet va suivre rapidement pour parler de la seconde journée.

Nos interventions préférées

Commençons tout d’abord par une sélection des conférences suivies par Alicia Rapiera, Web designer.

Police, dernières frontières (Louis-Rémi Babé)

Louis-Rémi Babé est un développeur JS passionné depuis bien des années. C’est avec Yannick Mathey qu’ils ont fondé Prototypo.

Prototypo est un outil merveilleux qui permet à tout designer frustré qui ne trouve pas la typographie parfaite pour son projet de la créer facilement lui-même sans être typographe. Au lieu de passer des mois à la dessiner, au lieu de perdre un temps fou à la rechercher, au lieu de dépenser un montant monstrueux pour l’acheter, il vous suffit de la créer en quelques clics.

À travers plus d’une trentaine de paramètres comme la hauteur (des capitales, des lettres, des ascendants et descendants), de l’épaisseur, de l’italique, on peut aller dans l’extrême détail en changeant les ouvertures (angles qu’on retrouve dans les e, les a, les c…), mais aussi les empattements des serifs dans leurs moindres détails (courbures, angles, épaisseurs…)… et j’en passe.

En gros, pas besoin d’Illustrator ni d’une formation calligraphique, ici tout est facilité grâce à la bibliothèque plumin.js que Louis-Rémi façonne depuis des années1.

Bien sûr, cet outil est payant mais pour 99 dollars par an, vous fabriquez vos propres typographies qui vont se retrouver sur vos sites internets, dans vos documents prints… rien ne vous empêche de les revendre à vos clients (elles sont vos propriétés absolues), d’en faire un revenu de plus et cela vous permettra de ne plus voir l’Open Sans, la Slobo ou la Roboto partout !

Personnellement, je m’y mets dès aujourd’hui !

Phygital (Eric Marillet)

Qu’est ce que le Phygital ?
Il s’agit des mots PHY-SIQUE et DI-GITAL associés.

Dans cette conférence, Eric Marillet met l’accent sur le fait que nous sommes aujourd’hui mieux informés grâce aux terminaux numériques que nous possédons. De ce fait, nous avons accès à plus d’information en ligne qu’hors-ligne.

47 % des français vont moins dans les magasins qu’il y a 5 ans, et donc se rendent beaucoup plus sur les sites e-commerces.

Il y a de nouveaux modes de consommations. De nouveaux parcours d’achat ont fait leur apparition : ROPO, click&collect, showrooming2

Bien sûr, le magasin physique reste une valeur sûre de l’achat d’un produit : on peut voir, sentir, toucher le produit, l’essayer et en disposer sur-le-champ alors que ça n’est pas le cas sur Internet.
La proximité avec le vendeur en magasin est une chose impossible à reproduire sur Internet mais celui-ci en sait quelques fois moins que moi sur un produit que je connais mieux grâce à Internet.

Détrompez-vous sur le fameux « Les courses en ligne sont plus rapide qu’en supermarché » : c’est faux. En moyenne, on passe 1,5 × plus de temps sur ce parcours d’achat en ligne qu’en point de vente.

Pour que les magasins physiques s’adaptent à ces nouveaux modes de consommations, ils doivent adopter de nouvelles stratégies qui offrent les informations trouvées sur Internet en magasin.

Quelques chouettes exemples qui adoptent ces nouvelles stratégies :

  • Timberland avec leur Tap&Tag ;
  • le magasin UNDIZ de Toulouse, le showroom de Made.com à Paris (où je suis déjà allée faire un tour, un magasin exceptionnel que je vous conseille vivement).

On continue ensuite par la sélection des conférences suivies par Nicolas Beaufils, UX designer.

Professeur Y., fait revenir l’être aimé, fait gagner au loto, UX designer (Sami Lini)

La conférence de Sami Lini répond aux clients qui cherchent le pragmatisme en proposant une méthodologie plus scientifique pour présenter l’UX design. Les UX designer ne créent pas des chemins en terre ou des bouteilles de ketchup mais doivent proposer une démarche bien plus scientifique que l’image grossièrement véhiculée sur le web.

Sami nous a présenté la mise en situation des produits web ou numériques qui doivent être testés dans leur contexte. Étudier la manière dont les utilisateurs utilisent leurs outils est crucial pour travailler sur l’expérience utilisateur.

Designer pour l’inconscient (Gilles Demarty)

La conférence sur comment designer pour l’inconscient nous a permis de comprendre comment appréhender et modifier les habitudes d’usages des utilisateurs via des mécaniques d’interactions.
Par exemple, notre cerveau enregistre des usages que nous pouvons réutiliser plus tard.
Lorsque nous tombons, nous retrouvons le mouvement pour l’amener dans le conscient et éviter de tomber comme une pierre.

Nous avons aussi revu le concept de cocktail, c’est la focalisation du conscient sur ce qui nous concerne. Nous centralisons notre attention dans les zones importantes. Bien souvent lors de nouveaux usages notre cerveau doit désapprendre ce qu’il a déjà appris pour réapprendre. Si nous prenons en compte ces concepts ils peuvent nous aider à concevoir des interfaces plus intelligente et éviter des faux pas.

C’est pour cela que les nouvelles technologies avec de nouveaux usages doivent nous apporter les choses en douceur, dites de technologie calme pour ne pas brusquer les utilisateurs.

Creating big expérience for small people (Sabrina Idler et Liselotte van Wickeren)

Conférence pour le moins originale, nous avons pu assister à comment créer des expériences utilisateurs pour les enfants. Nous avons appris que les enfants ont une approche bien à eux des usages numériques. Ils ne lisent que très peu et font surtout confiance aux images et le concept de partage sur les réseaux sociaux est pour eux très abstrait.

Contrairement aux adultes, ils adorent être challengés et explorer, sans le percevoir comme une contrainte.


Ensuite, nous continuons par une sélection des conférences suivies par Ludovic Anzalone, développeur Front-End. De l’intégration, du business, des objets connectés et du jeu vidéo. Une sélection hétéroclite à l’image de ces deux jours de conférence.

La performance du rendu CSS (Thomas Zilliox)

Une conférence (dont les slides sont déjà disponibles) pouvant être résumé en trois mots : opacity, transform et filter. Pour faire simple, ce sont les seules propriétés CSS sur lesquelles il est recommandé de faire des transitions.

En seulement quinze minutes, Thomas Zilliox nous explique avec brio, exemples à l’appui, le comportement de nos navigateurs, le traitement nécessaire pour le rendu de nos pages et comment optimiser nos animations. Rien n’arrive par hasard, et tout est parfaitement illustré à l’aide de schémas et vidéos. Une présentation à garder sous le coin de la main, pour ne plus jamais nous demander « pourquoi diable cette animation au scroll est-elle si lente sur mon iPad ⁈ ».

De Start-up à Scale-Up : les leçons d’Evernote (Xavier Delplanque)

Superbe retour d’expérience de plus de 4 ans passés en tant que Product Manager chez Evernote. De la genèse d’une start-up jusqu’à la fin de « période licorne Evernote » (2015), Xavier Delplanque nous expose chacune des étapes de croissance de son ancienne société. Comment définir sa cible ? Attirer de nouveaux clients ? Convertir les utilisateurs gratuits ? Quelle stratégie adopter sur mobile ? Mais surtout, comment gérer la transition de Start-up à Scale-Up ?

Le lot habituel de questions, auxquelles il expose les solutions adoptées par Evernote, bonnes comme mauvaises.

Une présentation riche, franche, dont on retiendra trois principales leçons :

  • Collectez vos données. Indispensables pour vous orienter vers les bonnes décisions.
  • Expérimentez. Les solutions d’AB Testing restent bien plus efficaces que de simples suppositions.
  • Keep it simple. Il est toujours tentant de vouloir diversifier au maximum sa société lors de la phase de scale-up, bien souvent au détriment de l’objectif principal de votre produit. Focalisez-vous au maximum sur le centre de vos fonctionnalités, ne perdez jamais de vu votre objectif premier.

  1. Pour vous donner une idée plus illustrée, nous vous invitons à regarder cette vidéo
  2. Voir à ce propos la synthèse de Didier